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Pastille Climat #3 : Comment varie le niveau des océans ?

Crédit illustration : Art from the series Environmental Graphiti® - The Art of Climate Change by Alisa Singer. https://www.environmentalgraphiti.org

Pastille Climat #3 :


« Le niveau moyen de la mer a augmenté de 0,20 [0,15 - 0,25] m entre 1901 et 2018. Le taux moyen de l’augmentation du niveau des mers était de 1,3 [0,6 – 2,1] mm/an entre 1901 et 1971, puis de 1,9 [0,8 – 2,9] mm/an entre 1971 et 2006, et augmentant encore jusqu’à 3,7 [3,2 - 4,2] mm/an entre 2006 et 2018 (niveau de confiance élevé). L’influence humaine était très probablement le facteur principal de ces augmentations depuis au moins 1971. »


Pour aller plus loin :


L’élévation du niveau des mers, c’est peut-être bien le marqueur le plus célèbre du changement climatique. Emballez ça avec l’image hautement médiatique d’un glacier qui vêle, et badaboum, le chaland est impressionné. Et si nous allions plus loin ? Et si on détaillait un peu ce qui se cache derrière ce chiffre de 3,7mm/an ?

Plusieurs contributions, encore inégales :

Détaillons, détaillons, mais restons simples quand même. En gros, deux facteurs contribuent à l’augmentation du niveau des mers.

  • Le premier est l’expansion thermique des océans. Késako ? Tout simplement, la conséquence du fait qu’en chauffant, l’eau a tendance à se dilater, occupant davantage d’espace. En pratique, l’expansion thermique contribue actuellement à 1,39mm/an, soit, environ 50 % de la hausse observée. Un truc important à noter : la diffusion de l’énergie dans l’océan est un processus très long, ce qui fait que pour l’instant, c’est surtout l’océan de surface qui est touché par cet effet (jusqu’à 700m de profondeur). Voilà un bon moyen de vous la péter en public. Moi-même, je fais ça depuis des années. Hum.
  • Le deuxième est l’apport direct d’eau, depuis les continents, jusque dans l’océan. Ce processus occupe les 50 % restants. C’est la conséquence, par ordre décroissant d’importance, de la fonte des glaciers, de la fonte de la calotte polaire groenlandaise, de la diminution des stocks d’eau terrestre (neige, eau de surface, etc.) et enfin, de la fonte de la calotte polaire antarctique.


Et maintenant, un point sur vos conditions de banquise
La banquise, c’est de l’eau de mer qui gèle. Ce n’est pas de l’eau terrestre. Qu’elle gèle ou fonde, elle ne fait donc pas varier le niveau des océans (elle entraîne d’autres pépins, mais c’est un autre sujet !). Voilà. La banquise, oubliez.

3,7 mm/an, franchement, pas de quoi boire la tasse.
Remarque volontairement provocatrice ! Attention, on parle ici de moyenne planétaire. Ce chiffre varie, car il est la conséquence de plein d’autres paramètres. Gravité diminuée par les calottes polaires qui fondent, réajustement de la croûte terrestre, modification de la circulation océanique, du vent. Gardons en tête que cette moyenne globale peut être très différente des réalités locales. Mais elle reste un marqueur climatique capital !

1,3 mm/an, 1,9 mm/an, 3,7 mm/an : « La route est droite, mais la pente est [de plus en plus] forte »
Jean-Pierre Raffarin avait raison. Gardons cela en tête. Ce chiffre augmente, et de plus en plus vite ! On en reparlera.

Voilà pour ce petit encart. Il y aurait encore bien des choses à dire sur le sujet. Ce sera pour une autre fois !

Sources :

IPCC, 2021: Summary for Policymakers. In: Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S.L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M.I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T.K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu, and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press. In Press.

Frequently Asked Questions #9.2: https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/#FAQ

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i12047487/jean-pierre-raffarin-notre-route-est-droite-mais-la-pente-est-fort

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